Mi Fille Mi Raison
Ceci n'est pas une pipe.
mercredi 19 novembre 2014
mercredi 1 octobre 2014
Couleurs d'automne et sexisme ordinaire : le coup de gueule de WOMA.
Je crois que ça commence mal.
Oui, décidément cette rentrée commence bien mal.
Dommages collatéraux de vacances prises en décalé : pendant qu'on fait (enfin) la sieste au soleil
sur une plage déserte du sud de la Corse,
le courrier pendant ce temps s'accumule à Paris. C'est dans cette monstrueuse
pile que l'on découvre en rentrant, un soir de semaine, après quelques prises de
tête avec Air France, l'affreuse vérité : la couleur de cet automne c'est
le kaki.
Blocage total.
Ça va à qui le kaki ? Après les évènements pour le
moins sinistres de cet été je trouve que commencer l'automne habillée comme si
on partait pour l'Irak c'est du domaine de l'humour très noir, très noir.
Et de toute
façon, dans un registre plus léger, ça donne globalement l'air malade de porter
du kaki, non ?
Rien à faire, les innombrables séries mode m'expliquant
comment le porter ne me convaincront pas.
Je décide, une fois n'est pas coutume
de ne pas être victime de la mode.
Un petit coup de shopping online pour me
récompenser- ballerines noires, basiques mais indispensables- et ça va déjà
mieux. Et là, après un détour sur Facebook, je tombe sur le lien qu'un ami m'a
posté : le discours d'Emma Watson à l'ONU. On en a parlé et c'est tant
mieux.
Néanmoins un petit tour sur les commentaires des pages relayant la vidéo
est pour le moins édifiant.
On trouve des commentaires aussi brillants que
« Tout le monde sait que l'inégalité des salaires est faite pour compenser
les congés maternité des femmes ». Au bord de l'implosion devant ce
déferlement d'imbécilité abyssale, je me demande s'il ne serait pas utile
d'écrire à l'Assemblée Nationale pour exiger que les propos sexistes soient
punis directement et sévèrement à l'image des propos racistes. Mieux encore,
hier, une rumeur selon laquelle les hackers qui ont diffusé les photos de
Jennifer Lawrence et autres actrices hollywoodiennes ont menacé faire de même
avec Emma Watson s'est répandue. Encore un nouvel échantillon de commentaires
réjouissants du type « C'est débile sur le fond mais bon quand même Emma
Watson à poil... ». Visiblement donc, il n'est même pas utile de prendre
des photos comme Jennifer Lawrence pour se retrouver victime du fameux
« slut shaming ». Il suffit juste de se prononcer publiquement, toute
habillée, dans un langage clair et juste pour l'égalité entre hommes et femmes.
Je veux quand même croire
que ce genre de réflexion n'est l'apanage que d'une minorité de mecs débiles et
très certainement frustrés.
Je veux quand même croire que l'appel d'Emma Watson
sera entendu.
Je veux quand même croire que je vivrai ma vie sans être sans
cesse ramenée à mon statut de femme.
Je veux quand même croire que je ne
porterai pas de kaki cet automne parce que non, vraiment je n'aime pas cette
couleur.
Pour preuve que le monde est
quand même vachement cool et pour apporter tout de même ma touche
musicale : hier c'était le David Bowie day à Chicago. So let's dance.
mardi 23 septembre 2014
Ode aux collants.
Il fait frais, il fait froid à Paris. Ca y est. Enfin. Un vrai temps
d’automne où le soleil se fait timide, où l’on frissonne, et où l’on remet des
collants.
Nous avons chacune une relation très particulière avec les collants.
Souvent, ils nous énervent. Surtout
leur prix en réalité…de plus en plus scandaleux.
Leur fragilité aussi. Combien de changements en catastrophe à 10h du
matin dans la cabine du Monoprix ou même dans l’arrière boutique du Franprix
après avoir attendri la caissière (solidarité féminine héhéhé ;-))
Mais tout de même : Quel plaisir de porter des collants !
Quand les jambes sont blanches ou mouchetées de ces vilaines
cicatrices qui sont apparues en grattant tout l’été les piqures de moustique.
Quand les jupes et les robes sont à cette longueur « un peu bâtarde »
où seule une bonne paire de collants opaque arrange tout.
Quand le temps est à la séduction et à la conquête.
Quand le temps est à la fantaisie.
Quand mieux qu’un sac à main, qu'un thé detox ou qu'un cours de sport, le collant devient notre allié… ;-)
Au milieu de toutes ces boxes qui fleurissent ces derniers temps,
l’une d’entre elles me ravit : la gambette box.
D’une part car il y a toujours un collant noir et d’autre part parce qu’elle me pousse à
laisser parler la fantaisie qui est en moi…LOL.
Collant mousse, collant voile, collant lycra, collant sans
démarcation, collant sans couture (seamless pour les anglophones),
collant opaque, body collant, collant de grossesse ( soit... ), collant intégral, collant
de danse, collant résille…A chacune ses goûts et ses couleurs... et ses humeurs.
Quand je mets des collants avec les
coutures apparentes derrière, je pense toujours à ces femmes pendant
l’occupation qui se maquillaient les jambes avec du thé
pour donner l’illusion d’une jambe habillée ou qui dessinaient parfois les coutures au crayon. Le Nylon avait
été inventé en 1938 par la firme Du Pont
de Nemours, mais le début de la seconde guerre mondiale avait mis un frein à
cet essor. Les sites de fabrication avaient été réquisitionnés.
En méditation intense sur les usages de l'Histoire et quelque peu dubitative devant le rayon collants chez Monoprix ce soir, je me suis dit que s'il y avait bien une histoire du pantalon alors pourquoi pas une histoire des collants ou du moins une sociologie du collant ! Pendant une seconde, j'ai cru avoir trouvé l'idée du siècle avant que mon excitation ne finisse par retomber comme un soufflé et que je choisisse finalement une paire de DIM ( #efficace) ;-)).
Alors voilà, je suis bien contente que le froid reprenne ses quartiers d’hiver. Parce que le
froid, quand on est armée de bons collants, bah « ça
conserve ». Et puis je laisse les leggins aux frileuses-chieuses-couineuses et aux
débutantes et je séduis ou je me laisse séduire…en collants.
lundi 16 juin 2014
Le malaise du bien-être
Le bien-être est partout, peut-être parce que c'est la crise. A en croire les livres qui cassent la baraque niveau vente, à en croire la mode des stars américaines qui se mettent au bien-être comme alternative au cinéma, à en croire le boom du développement personnel. Le bonheur c'est trop "in", même le jury du bac en a fait la question du bac de philo. Cameron Diaz écrit un livre, c'est la mode des jus verts, des juice cleanse même, des graines en tous genres.
Moi, vous le devinez, ça me pompe grandement, la mode du bien-être. Une sorte d'énervement contre cette tendance sociétale à s'écouter vivre, à acheter des livres qui nous dictent des "styles de vie" à adopter, des façons de réagir. C'est bassement américain, de la consommation à l'état pur, comme le speed yoga qui pour brûler plus de calories enchaîne les positions comme si c'était un marathon de sexe.
Le bien-être, comme le régime vegan, c'est juste une excuse pour perdre du poids en faisant genre qu'on s'intéresse à son corps. Pas un bouquin de "bien-être" ne va conseiller une bonne pâte carbo ou un bon steak pour se sentir mieux, et pourtant les études récentes prouvent que le beurre et les acides gras essentiels sont vraiment bons pour nous. Mais c'est pas ce "bien" là qui intéresse les addicts du "bien-être". L'idée du bien-être pour Cameron Diaz c'est de poser presque nue sans maquillage sur la couverture. Pourquoi, on ne sait pas, c'est un peu comme les références gratuites aux règles dans "Sous les jupes des filles", au fond, ce n'est pas censé avoir beaucoup de rapport. Et puis, ça fait doucement rigoler, quand même, que des filles en régime perpétuel, avec pas mal de Photoshop et de chirurgie esthétique à leur actif, viennent nous donner des leçons de bien-être. C'est aussi un melting-pot ésotériques de recettes sans gras - soit-disant "whole", le concept du complet, qui est censé descendre le pain blanc de son perchoir -, de techniques pour faire de l'exercice, et d'autres choses que je n'ose imaginer.
Quelque fois, je me sens un peu comme mes grands-parents, dans une attitude "c'était mieux avant". Est-ce que c'est rétrograde de considérer tout ça comme particulièrement futile? De tout temps, il y a eu des livres de cuisine, de recettes. De tout temps, les gens ont exercé leur corps comme leur esprit. Peut-être que ça ne vient pas instinctivement à tout le monde, et que ça fait aigrie ou intolérante, mais le bien-être, ça m'énerve. Faites une liste de vos petit bonheurs quotidiens, et essayez de vous en accorder autant que possible. Apprenez la nutrition à l'école au lieu de croire ce qu'explique une célébrité qui n'a pas de diplôme de diététicienne et qui a probablement forcé sur les régimes pour avoir si peu de rondeurs. C'est du bon sens, ce truc que les gens oublient en faveur du bien-être. Moi, je suis bien. J'ai pas le body de Cameron Diaz, et je sais quoi faire si je veux me sentir encore mieux. Mens sana in corpore sano etc. Mais qu'on ne me parle pas de laisser tomber la baguette et le pâté.
Moi, vous le devinez, ça me pompe grandement, la mode du bien-être. Une sorte d'énervement contre cette tendance sociétale à s'écouter vivre, à acheter des livres qui nous dictent des "styles de vie" à adopter, des façons de réagir. C'est bassement américain, de la consommation à l'état pur, comme le speed yoga qui pour brûler plus de calories enchaîne les positions comme si c'était un marathon de sexe.
Le bien-être, comme le régime vegan, c'est juste une excuse pour perdre du poids en faisant genre qu'on s'intéresse à son corps. Pas un bouquin de "bien-être" ne va conseiller une bonne pâte carbo ou un bon steak pour se sentir mieux, et pourtant les études récentes prouvent que le beurre et les acides gras essentiels sont vraiment bons pour nous. Mais c'est pas ce "bien" là qui intéresse les addicts du "bien-être". L'idée du bien-être pour Cameron Diaz c'est de poser presque nue sans maquillage sur la couverture. Pourquoi, on ne sait pas, c'est un peu comme les références gratuites aux règles dans "Sous les jupes des filles", au fond, ce n'est pas censé avoir beaucoup de rapport. Et puis, ça fait doucement rigoler, quand même, que des filles en régime perpétuel, avec pas mal de Photoshop et de chirurgie esthétique à leur actif, viennent nous donner des leçons de bien-être. C'est aussi un melting-pot ésotériques de recettes sans gras - soit-disant "whole", le concept du complet, qui est censé descendre le pain blanc de son perchoir -, de techniques pour faire de l'exercice, et d'autres choses que je n'ose imaginer.
Quelque fois, je me sens un peu comme mes grands-parents, dans une attitude "c'était mieux avant". Est-ce que c'est rétrograde de considérer tout ça comme particulièrement futile? De tout temps, il y a eu des livres de cuisine, de recettes. De tout temps, les gens ont exercé leur corps comme leur esprit. Peut-être que ça ne vient pas instinctivement à tout le monde, et que ça fait aigrie ou intolérante, mais le bien-être, ça m'énerve. Faites une liste de vos petit bonheurs quotidiens, et essayez de vous en accorder autant que possible. Apprenez la nutrition à l'école au lieu de croire ce qu'explique une célébrité qui n'a pas de diplôme de diététicienne et qui a probablement forcé sur les régimes pour avoir si peu de rondeurs. C'est du bon sens, ce truc que les gens oublient en faveur du bien-être. Moi, je suis bien. J'ai pas le body de Cameron Diaz, et je sais quoi faire si je veux me sentir encore mieux. Mens sana in corpore sano etc. Mais qu'on ne me parle pas de laisser tomber la baguette et le pâté.
lundi 9 juin 2014
Et toi, à la prochaine révolution, tu retournes ta jupe ou ton pantalon ?
Impossible ces temps-ci de flâner -
ou de courir dans les couloirs du métro pour aller bosser ;-) - sans
voir les affiches DU film-de-filles du printemps, ce film qui
paraissait être LE film parfait de notre dimanche soir : une
« belle brochette » d'actrices, un film girly à souhait en mode histoires de cœur,
strass paillettes and co. Tout y était. Armées de congolais, de cerises et de
brownie, nous revoilà donc à notre bonne vieille séance de 22h à
l'UGC Odéon. Et pourtant s'en sont suivies 2h de vide.
Car « sous les jupes des filles »
est absolument et définitivement le non-film-de-filles.
Et Dieu seul sait que je parle en connaissance de cause.
Les actrices d'abord.
C'est vrai que les affiches donnaient
envie tout comme les articles de ELLE d'ailleurs. Des actrices cools,
fraîches, mais pas trop quand même, des actrices qu'on connait et
qu'on aime bien.
Marina Hands, Alice Taglioni, Géraldine
Nakache. Des nanas sympas quoi.
Même Vanessa Paradis. Et même Isabelle
Adjani. Et pourtant...ça sonne faux.
Vanessa Paradis ferait mieux, pour le
coup, d'arrêter les altères et d'aller boire un peu plus de
cocktails méga sucrés en happy hour pour prendre quelques kilos. Quant à Isabelle Adjani. Grand Dieu
Isabelle Adjani ! Notre Reine Margot ! Notre petit pull
marine ! C'est carrément vision d'horreur et
les mots qui nous viennent à l'esprit sont : Pitié, chirurgie
esthétique, nostalgie, vieillir, peur. Dans nos têtes, la
comparaison avec la grande Catherine s'impose et on comprend que, ce
qui fait la différence, c'est l'élégance.
Des clichés surtout.
« Sous les jupes des filles »
répond finalement au film que nous avons vu dimanche dernier « Amour sur
place ou à emporter » ( Attention n'allez pas croire que c'est notre habitude d'aller voir des daubes au ciné c'est juste un petit passage à vide ;-)). Ces deux films banalisent et
aggravent à mon sens les clichés. Parce que bien sûr qu'il faut parler et
évoquer les choses importantes, les choses qui fâchent, la société
qui change : du racisme ambiant et quasi banalisé aux rapports
hommes-femmes qui bougent. Mais doit-on se contenter de reproduire la
normalité et la banalité ? De dépeindre la réalité plate en parlant de
« ulc », « eins » and co ?
Doit-on ériger des « personnages type » et finalement
moins combattre tout ça que de l'accepter ? Une femme d'affaire
est-elle forcément seule et sans amie ? Une femme qui couche
avec un homme marié est-elle juste une nymphomane, le fait elle
juste pour du sexe ?
Une histoire sans queue ni tête.
On s'attendait à un film chorale
sympatoche où tout le monde se croise avec ses petites histoires. Or
ici, les femmes du film ne se croisent qu'une seule fois au cours
d'une braderie, et ce qui les fédère ce sont des joints, des
cocktails et des plaintes sur leurs vies respectives et sur les
hommes. Je sais bien que ces trois éléments composent la vie des
femmes mais tout de même. C'est un cliché de croire que les
réunions copines se résument à des cocktails, des pleurs et du
bâchage généralisé à l'égard de la gente masculine. Le scénario
du film n'a ni queue ni tête et pourtant c'est bien ce qu'il
revendique comme le démontre la scène d'ouverture et de fermeture
du film autour de la question des règles. Le film s'ouvre sur une
scène absolument démente où une femme a l'air de souffrir le
martyr lors de ses règles et se met un tampon dans son lit. Ca fait,
vous savez, comme quand vous vous apprêtez à faire une dissertation
et que vous savez que vous allez être hors sujet. Vous évoquez le
sujet au début puis à la fin et entre les deux, bah ça parle de
beaucoup de choses qui ont un lien avec ce sujet mais définitivement
pas du sujet.
La jupe en question ?
On veut donc nous faire comprendre que
ce qui se trame « sous les
jupes des filles » est complexe, à la fois léger et
plein de souffrances et qu'il faut en parler. Soit.
Parlons de nos règles, mais de manière
un peu plus fine...
Parlons de nos tabous mais joliment...
Parlons féminisme, parlons inégalités
mais sortons des clichés de la working girl ou de l'avocate
qui bafouille un peu lors de sa première plaidoirie ( ou
réquisitoire ou je sais pas ).
Portons des jupes mais cessons de le
revendiquer ?
Certaines critiques évoquent le
rapport au féminisme du film. Comme si on voulait à tout prix voir
la face cachée des femmes, la face sombre pour mieux prouver que
nous sommes les égales des hommes. Peut- être faudrait-il arrêter
d'abord de sans cesse vouloir réhabiliter la jupe en oubliant
combien ça a été politique de porter le pantalon pour les femmes ?
L'avenir du féminisme ne serait-il pas dans l'échange de vêtement
comme une image de fraternité ? Le pantalon a accompagné les
mutations du genre, dans les deux derniers siècles : la jupe
connaitra-t-elle le même sort ? Dans tout les cas au moment où
des lycéens manifestent à Nantes suscitant indignation et débats,
des films grand public qui semblent affirmer le contraire, sortent et
sont l'objet de critiques comme si de rien n'était. J'aurais voulu
un film sur la jupe, un film un peu fin où on se demande si c'est
elle, la jupe, qui dessinera l'unisexe de demain. Car le combat
politique est aussi un combat culturel, une lutte pour
l'appropriation et la transformation des symboles du dominant. Roland
Barthes affirmait qu' « il n'y a pas de trait naturellement
féminin dans le vêtement ; il n'existe que des rotations, des
tournages réguliers de forme. »
Un film décevant donc qui n'est ni un film-de-filles et encore moins un film féministe.
En allant regarder « sous les
jupes des filles », peut être espérions nous nous
retrouver ?
Nous voulions nous voir nous,
en mieux ou en pire ? Nous en mieux habillées ?
Nous en plus névrosées mais juste pas nous
caricaturées.
En sortant de la séance, en remontant le boulevard Saint Michel dans la douceur et la fraicheur d'une nuit d'été parisienne, nous nous
sommes demandées si les hommes en jupe feraient-ils moins la guerre
et plus souvent la vaisselle ?
Car même si nous savons depuis
longtemps que « l'habit ne fait le moine », même si
c'est naïf d'espérer de tels changements, il ne faudrait pas
oublier que le dicton rend un hommage involontaire à la puissance du
verbe vestimentaire ;-)
mardi 20 mai 2014
En boucle ? by WOMA
Qu'est ce que vous écoutez en boucle
vous en ce moment ? La dernière chanson de Beyoncé ? Un vieux truc
des Rolling Stones que vous avez entendu par hasard chez un pote ? La
chanson du moment qui inonde les radios, cette chanson qu'on écoute
malgré soi parce qu'elle passe TOUTES les heures ?
Moi, en ce moment, c'est le nouvel
album de Damon Albarn, puisqu'en ma qualité de « chroniqueuse
musicale » héhéhéhé ;-) je me tiens au courant des trucs
un peu chouettes qui sortent et Going to a town de Rufus
Wainright parce que je l'ai entendue en générique de Tom à la
ferme et que ça m'a frappée. Oui Rufus Wainright, le même qui a
fait les chansons de Moulin Rouge y'a presque 15 ans. En dehors du
fait que ça ne nous rajeunit pas, je me suis demandée pourquoi tout
d'un coup, ça m'avait fait tant d'effet de retomber sur lui. Au
point d'écouter la chanson...en boucle.
Peut-être parce que ça traduit un
état d'esprit du moment.
C'est drôle cette incapacité qu'on a
à écouter des chansons joyeuses quand on est tristes. Au risque que
ça puisse nous remonter le moral en fait. Alex Beaupain c'est quand
même mieux que James Brown dans ces cas là, non ? Du coup je
me suis rendue compte que ni Rufus, ni Damon n'avaient des voix
particulièrement joyeuses...voire une petite tendance à la
dépression pour le dernier.
Est-ce que ça veut dire pour autant
que j'ai tendance à les écouter parce que je suis triste ? Rien
n'est moins sûr et je m'emmêle.
Quand j'écoute une chanson il y'a
toujours un moment en particulier qui me plaît et que j'attends.
Parfois c'est l'intro, parfois c'est juste une inflexion de la voix,
quelques accords de guitare ou une ligne de basse. C'est juste une
question de rythme en fait. J'écoute en boucle parfois juste pour 2
secondes. Parfois pour toute la chanson parce que la voix me fascine.
C'est une des grandes beautés de la musique je trouve : ce
moment fugace qu'on attend avec impatience et dont on sait qu'il va
arriver.
Comme un week end à la mer.
Comme le mariage d'une amie
chère.
Ecouter une chanson en boucle.
Tous ces instants de bonheur
vrais, furtifs, inévitables et...précieux.
vendredi 18 avril 2014
Ta vie est/et ta vie.
La vie n'est-t-elle pas qu'une
succession de petits rites de passage ? De rites de passage au
sens ethnologique du terme, anthropologique même...Enfin...Pour ceux
qui savent faire la différence.:-)
La vie et ses premières fois. Ses
douloureuses ou jolies premières fois.
Il y a les premières fois canoniques,
que tout le monde connait, par lesquelles tout le monde est passé.
Elles sont balisées, décrites dans les romans, dans la presse, par
les gens. Pas de mystère, on les connait avant même de les avoir
vécues. On les attend, on les devine, on les espère, on veut
bousculer le temps et l'espace, on s'en fait tout un fromage, tout ça
pour ça.
Premier copain.
Première bagnolle.
Première fiesta.
Premier appart'.
Premier échec.
Première cuite.
Première victoire.
Première fois où vous mettez les
pieds sur la table, sur VOTRE table.
Première fois où vous allez au
restaurant avec vos amis et que vous commandez du vin - comme les
grands.
Première fois où vous perdez le
ticket du parking.
...
Bon j'arrête ça va commencer à
ressembler à une pub Levis – même si je les aime bien les pubs
Levis :-) surtout quand elle cite du Bukowski.
Puis il y a ce que je qualifierais de «
vraies premières fois », celles auxquelles on ne s'attend pas,
celles qu'on ne sent pas arriver, celles où on ne vous avez pas
prévenu, celles où on kiffe...ou celles où on morfle. Les
premières fois qui vous surprennent, qui vous tombent dessus. Les
premières fois où vous êtes là où l'on ne vous attendait, là où
vous ne vous attendiez pas. Elles sont plus intimes mais le
bouleversement peut être tout aussi important. Car celles là de
premières fois ce sont bien les nôtres. Elles sont très diverses
et varient selon nous, nos personnalités, nos éducations, nos
attentes et nos temporalités.
Première fois où l'on vous appelle
Madame – et que vous prenez 15 ans d'un coup.
Première fois où vous vous sentez
belle et désirable.
Première fois où vous vous sentez
quelqu'un de bien – parce que vous n'êtes pas tombé du mauvais
coté de la force ;-)
Première fois où vous surveillez un
devoir – et où ce n'est plus vous qui composez.
Première fois où vous partez seule en
voyage – et où vous ne pouvez plus compter sur quelqu'un pour
prendre du dentifrice ou du gel douche.
Première fois où vous dites merci –
un beau et grand merci.
Première fois où vous pensez que vous
allez mourir – et que finalement vous renaissez.
Première fois où vous vous dites «
Ah tiens c'est la première fois » - avec ce je ne sais quoi de
bittersweet qui traine puisqu'au moment même de s'en apercevoir c'est déjà
fini et puisque rien ne dure et que l'on ne se baigne jamais dans la
même eau...Et tant mieux ou tant pis d'ailleurs.
La semaine dernière, j'ai vécu une
première fois particulière ;-) : la première fois où je
goutais à ce plaisir coupable de me payer mon premier sac à main de
marque.
Oui, attention je ne parle pas du sac à
main que l'on achète tous les mois ou tous les deux mois. Non. Je
parle du premier, de celui-qui-coute-cher et que l'on voit
dans les magasines, de celui qu'on avait repéré sur des dames ou en
vitrine. De celui que l'on achète finalement en 15 min parce que le
modèle, bah on le connait bien et parce que la couleur, bah on l'a
médité depuis longtemps ( de toute façon à ce prix là il faut du
noir ou du camel pour ne pas s'en lasser ;-) ) J'ai donc trouvé MON
sac. LE sac. J'ai donc fait un chèque ( tout le monde connait ma
passion pour le carnet de chèques, so vintage ), LE chèque
;-(.
Du coup, je me dis qu' il ne me reste
plus qu'à trouver LA robe, LE trench, LA ceinture, LA paire
d'escarpins noirs, LES boucles d'oreilles. Bon ok ça fait beaucoup
encore de choses à trouver mais j'ai bon espoir.
Je commence à trouver LES amis et je
suis presque-sur-le-point de trouver LE mec ;-)
Mais vous me direz peut être que tout
cela n'est qu'une idée. Une de plus. Car même si on y met le prix,
même si on en paie le prix aussi parfois, même si on fait des
efforts et même si l'on croit que c'est pour la vie, les gens, les
choses bougent et évoluent et nous aussi et on y peut rien. Alors il
n'y a plus qu'à faire comme pour le sac : espérer. Espérer
que certaines premières fois seront aussi les dernières. Espérer
que c'est le bon même si l'on sait bien qu'on risque d'en changer à
la saison prochaine...;-)
Inscription à :
Articles (Atom)